Saturday, February 13, 2021

Complexe d'Electre et complexe d'Oedipe face à la famille homoparentale: est-ce la fin du règne freudo-jungien?



Nous vivons aujourd’hui dans un monde qui s’accommode de plus en plus à la modernité, des sociétés qui repoussent les limites ou l’humanité se permet, par des prouesses libérales d’oser toutes sortes de créativités et d’inventions. Dans une approche anthropo- sociologique de la situation, la race humaine est en constante évolution, changement dans la personnalité, les constructions sociales tout aussi bien les valeurs. La famille, la première sphère d’influence culturelle et éducative a connu au cours de ces dix dernieres années des émergences face à laquelle toutes les autres structures doivent se mettre à jour. A cet effet, nous devons certainement nous pencher sur les diverses sciences humaines et sociales qui, par rapport à leurs perceptions de l’homme au cœur de l’étude devront penser à de nouvelles orientations : la psychologie quant à elle se les pose déjà et se voit à première vue  en plein milieu du conflit. Les familles précisément nucléaires dans les siècles précédents, dans leurs structures organisationnelles étaient composées d’un homme, d’une femme qui par la suite entre en relation sexuelle et donne, toutes les conditions étant réunies naissance à des enfants ou encore en cas de difficulté, ces derniers se lancent dans l’adoption ; d’où les familles traditionnelles. Ainsi continue le cycle. Jean Serge Eloi(2016), sociologue nous partage sa représentation de la famille comme étant une communauté d’individus réunis par les liens de la parenté. Néanmoins, aujourd’hui, les cartes se sont remuées et nous avons des familles dites homoparentales qui relèvent d’une alliance entre deux êtres humains de même genre. La configuration est ainsi faite : des couples féminins et des couples masculins. C’est de là que Serge poursuit en affirmant que la famille relève de la culture que de la nature. L’homosexualité étant légalisé dans environ 28 pays selon le journal du Montréal, de nouvelles perspectives sont à prendre en compte : comment la Psychologie réagit-elle ? La France reconnu comme le pays qui prévaut la branche de la psychanalyse est aujourd’hui ouvert aux familles homoparentales où des enfants sont adoptés. Que pourrait répondre Freud et Jung de leur vivant ? Comment pouvons-nous aborder ce dilemme ? Pourquoi tant de préoccupations à ce sujet ? Nous pourrions certainement avoir un long questionnement. Ainsi essayons-nous donc de mettre une emphase sur les différents enjeux que peuvent confronter les professionnels de la santé mentale ainsi que nos potentiels chercheurs et théoriciens.



Pour parvenir à comprendre la source du conflit auquel est confronté la Psychanalyse freudienne et jungienne, il nous faut vous présenter  brièvement les théories principales du développement Psycho affectif de Freud. Ces théories élaborées par Freud sont fondées principalement sur la triade ou plutôt le triangle familial composé du père, de la mère et des enfants. Il nous fait un schéma du processus relationnel de l’enfant qui de manière progressive dès sa naissance passe à travers près de six  (6) stades majeurs : stade oral, stade anal, stade phallique, le complexe d’Œdipe, la période de latence, la puberté et l’adolescence. Nous allons néanmoins nous focaliser sur le complexe d’Œdipe qui se veut d’être « le point nodal qui structure le groupe familial et la société humaine toute entière » (Golse B., 1985/1989). En d’autres termes, pour Freud, ce stade joue un rôle très central dans le développement affectif de l’enfant. Cette période se situe entre 4 et 7 ans et se divise à peu près en six (6) phases :L’angoisse de castration est la première phase au cours de laquelle, chez le garçon elle est caractérisée par la peur de la perte du pouvoir dirigé vers la constatation de la différence qu’il y a entre le sexe de sa mère et du sien. Du coup, l’enfant craignant de perdre cet objet qui émane la virilité va investir de manière excessif son pénis c’est-à-dire y mettre son énergie, il va surtout idéaliser une mère possédant un organe génital comme le sien. La fille de son côté qui prend conscience de son clitoris mais pas de son vagin va développer un « envie du pénis »  et la problématique œdipienne va être introduite par le désir d’un enfant de son père.


Dans la seconde phase, l’enfant  est susceptible d’être attiré par le parent de l’autre sexe et éprouve des sentiments de haine à l’égard du parent du même sexe ; il s’agit de la forme positive. La forme négative se résume en une situation inverse.


La troisième phase n’est que la différence faite par Freud entre le garçon et la fille en ce sens que chez le premier il n’y a pas un changement d’objet d’amour mais chez le deuxième il y en a bel et bien. Du coup, Freud nous explique que la problématique œdipienne prend fin beaucoup plus rapide chez le garçon que chez la fille.


Dans la quatrième phase, Freud explique une ambiguïté dans l’amour de l’enfant pour ses parents. Lorsque celui-ci est attiré par l’un des parents cela entraine du même coup un renoncement à l’autre et une certaine rivalité.


C’est dans la sixième phase qu’intervient l’identification où l’enfant arrive à la prédominance de l’être sur l’avoir. Ainsi il finit par réaliser que celui qui possède le pénis est un homme et celui qui porte le vagin c’est une femme, à la manière de l’image parentale.                                                                                                                          

Enfin, lorsque l’enfant commence à intégrer les notions d’interdit, en ce qui a trait à l’inceste, il fait la différence entre les sexes et parvient à retrouver l’équilibre pour ainsi faire le deuil et s’accapare aussi de l’activité symbolique de type adulte.


Carl Gustave Jung de son côté attribue cette étape de la vie de la fillette à un autre mythe dont le complexe porte le nom : le complexe d’Electre. Notre hypothèse serait que dans un premier temps Freud mettait uniquement l’accent sur le petit garçon sans se rendre compte de l’identification de la petite fille à sa mère et qui va certainement provoquer l’attirance vers son père. Jung va y mettre l’accent dans ses théories sur le développement psycho-sexuel de la fille.


 Alors que Freud et Jung se sont très bien accaparés assez d’honneur et ont estimé inébranlable leurs théories, des retournements auxquels ils n’ont surement pas pensé surgissent : la famille homoparentale. En France actuellement, l’estimation d’enfants élevés par des familles homoparentales est de 200000 (franceinfo.tv). Le droit LGBT (lesbienne, gay, bisexuel et transgenre) ouvre la voie à ce que les couples homosexuels puissent adopter des enfants. Nous allons tenter de vous faire l’état concret de la situation.

 D’une part, la théorie freudo-jungienne perd son ancrage par rapport à l’absence de sexe opposé dans la famille homoparentale. Une famille de couple féminin avec leur petit garçon adopté, entrain de grandir et d’être élevé par deux femmes, il n’a pas connaissance d’autre pénis au foyer que le sien. Du coup, la démarche œdipienne ne fonctionne pas car l’enfant n’aura aucune opportunité de conflit ni de rivalité avec un soit disant parent de l’autre sexe. Il en va de même pour le petit garçon qui se trouverait dans une famille de couple masculin.

D’autre part, l’angoisse de castration perd tout son sens dans le cas dans la mesure où l’on ne peut envier ce que l’on n’a pratiquement pas connaissance. Pour que la fille puisse avoir une prétendue envie du pénis en prenant conscience de son clitoris il faudrait bien qu’une figure masculine soit présente. Dans le cas d’une fillette adoptée par un couple féminin nous avons doute qu’une telle situation puisse avoir lieu.

Supposons qu’il y ait d’autres proches masculins vivant dans la maison, soit un oncle ou un cousin, peu importe, le complexe dont parlent Freud et Jung va-t-il s’orienter vers ces figures ? Nous poserions rapidement une hypothèse pour répondre négativement car Freud a très bien fait comprendre sa théorie dans un registre relationnel ou plutôt des sujets qui soignent ou qui donnent le soin. Illustrons maintenant de la même manière avec une petite fille et ses deux preneurs de soin masculins ; les mêmes interrogations s’imposent.



Nous pouvons en fin de compte avouer que pendant des siècles, le complexe d’Electre et d’Œdipe ont fait du chemin. Toutefois avec la famille homoparentale, les plus grands fondements de la théorie psycho – sexuel et affective de Freud et de Jung viennent de s’ébranler. Aujourd’hui encore, les disciples de Freud s’y accrochent encore et présentent pas mal d’argument pour montrer les inconvénients que pourraient avoir ces types de relations familiales sur le psychisme de l’enfant. Or au point où nous sommes parvenus, nous nous rendons bien compte que les puissants dirigeants du monde se vantent  bien d’un exploit qu’est celui d’agrandir des champs de liberté et de droits humains. Jusqu’à maintenant les bons résultats et les pronostics fructueux dont on fait les propagandes ne sont que dialectiques. Nous ignorons encore si les adeptes de Freud et de Jung vont plier bagage et tourner le dos à ces complexes, s’ils vont les réserver aux groupes concernés ou encore si l’avenir prouvera que le droit LGBT a strictement tort. Il est encore trop tôt pour le savoir. A cet effet, nous n’avons qu’à laisser le temps et les futurs effets résultants de ces prises de décisions nous convaincre du devenir de cette nouvelle génération.

 


Webographie

https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/09/25/enfants-d-homos-des-etudes-scientifiques-positives-mais-aux-multiples-biais_1765373_3224.html


https://www.cairn.info/revue-informations-sociales-2009-4-page-106.htm


https://nospensees-fr.cdn.ampproject.org/v/s/nospensees.fr/complexe-delectre-quest-effets/amp/?amp_js_v=a6&amp_gsa=1&usqp=mq331AQHKAFQArABIA%3D%3D#aoh=16130763731789&amp_ct=1613076383956&csi=1&referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com&amp_tf=From%20%251%24s&ampshare=https%3A%2F%2Fnospensees.fr%2Fcomplexe-delectre-quest-effets%2F


Bibliographie

Golse, B. (1989). Le développement affectif et intellectuel de l'enfant. 2e edition, Masson: Paris

 J.S., Eloi(2016).l'organisation de la famille entant que phénomène culturel. Sociologie: France

Photo source: 

https://quebec.huffingtonpost.ca/amp/2019/01/27/six-problemes-couple-frequents-apres-enfant_a_23654037/


Complexe d'Electre et complexe d'Oedipe face à la famille homoparentale: est-ce la fin du règne freudo-jungien?

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